Au croisement de la sculpture, de l’installation, de la performance et de l’espace public, Faouzi Laatiris (né à Imilchil, Maroc, en 1958) développe depuis les années 1990 une esthétique de l’hybridation, en écho au chantier urbain et économique des pays du Sud dans la mondialisation. Ses œuvres se veulent au bord de la schizophrénie culturelle ; des bombes visuelles tiraillées entre leur forme et leur fonction, entre un système de production plus ou moins industriel (une sorte de « système D » high-tech) et une poétique de la ruine. Fondateur de l’atelier « Volume et installation » à l’INBA de Tétouan en 1992, on lui doit d’avoir contribué à la formation des artistes marocains les plus remarquables de leur génération. L’exposition « Volumes fugitifs. Faouzi Laatiris et l’Institut national des beaux-arts de Tétouan » (MMVI, Rabat, 2016) a notamment permis de contextualiser son influence sur les développements de l’art contemporain au Maroc.