Mostafa Derkaoui

Mostafa Derkaoui est un cinéaste, pionnier du cinéma moderne marocain, né en 1944 à Oujda (Maroc). Diplômé de l’École de Cinéma de Łódź, il vit à Casablanca .

 

Depuis son retour au Maroc en 1972, il prolonge ses recherches esquissées dans ses films d’études polonais, pour un cinéma libre et engagé qui puisse à la fois s’inscrire dans une réflexion décoloniale et la recherche d’une identité cinématographique proprement marocaine, tout en développant des formes innovantes et radicales. Sa vision avant-gardiste viendra se confronter à celle officielle et répressive de l’Etat marocain des années 1970 (ainsi que des institutions coloniales qui perdurent). Son premier film De quelques événements sans signification (1974), réalisé avec un collectif d’artistes et intellectuels casablancais, sera interdit (Il sera restauré par la Filmoteca de Catalunya et l’Observatoire Art et Recherche en 2019.)

 

Etudiant en philosophie à Casablanca au début des années 1960, passionné de théâtre, il se verra déjà interdire pour raisons politiques une de ses premières pièces en pleine période de répression contre l’extrême gauche et l’opposition sous Hassan II.Il part alors pour la France et fera une année d’étude au sein de l’école de cinéma parisienne l’IDHEC. Après un bref retour au Maroc et la réalisation d’un premier court métrage “Les 4 murs” produit entièrement indépendamment (aujourd’hui perdu), il part étudier, avec son frère le chef opérateur et réalisateur Abdelkrim Derkaoui, à l’Ecole de Cinéma de Łódź en Pologne.

 

Il y réalise 4 courts métrages, s’essayant à la fois au documentaire et à la fiction, ainsi qu’un mémoire de fin d’études sur Le rôle du film dans le processus de transformation et d’élévation des consciences. Il sera également très actif dans la vie politique, théâtrale et étudiante de l’époque, tout en soutenant les luttes pour la démocratie et le combat pour les Droits de l’Homme au Maroc. Pour son film d’étude « Les Gens du Caveau », il se rendra à Paris après mai 1968 et filmera des débats au sein des Etats Généraux du Cinéma. Ces images, aujourd’hui disparues mise à part l’extrait utilisé pour son film, constituent une des rares trace filmée de ces rencontres historiques.

 

Via: www.cinima3.com (par Léa Morin)

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