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Cet ouvrage monographique sur la production picturale et l’héritage culturel de l’artiste libanais Gebran Tarazi (1944-2010) témoigne d’une œuvre unique en son genre. Celle d’un ermite de l’art géométrique, lancé dans la quête sans relâche d’un territoire perdu, à la fois identitaire, politique et esthétique.

Emblème le plus éclairant de cette œuvre digne d’une ascèse spirituelle, les tableaux peints par Tarazi entre 1988 et 2003, pensés par l’artiste comme des ensembles conceptuels et symphoniques, jouxtent dans ce livre ses autres réalisations – œuvres graphiques, coffres et miroirs décorés. Autant de « saisons » de variations géométriques et chromatiques explorant la forme carrée à travers le motif traditionnel du Qayem-Nayem dont les ramifications géoculturelles transitent aussi bien par Damas, Jérusalem, Rabat ou Beyrouth.

En dialogue avec l’abstraction géométrique et le modernisme européens (notamment Josef Albers et le Bauhaus), Gebran Tarazi cultive cependant sa propre utopie méditerranéenne, dans laquelle se dénoue implicitement le nœud traumatique de la guerre au Liban. Cette publication entend offrir une vision panoramique d’une œuvre à la fois scientifique et fantasmagorique, rigoureuse et rêveuse. Et, plus largement, dévoiler une trajectoire intellectuelle qui, puisse-telle traduire une quête mystique, se révèle une ressource clé pour l’histoire de l’art, mais aussi les études littéraires et la pensée critique «postorientaliste ». Écrits, journal de bord, correspondance de l’artiste et textes critiques accompagnent ainsi le catalogue des œuvres.

 Publié à l’occasion de l’exposition Gebran Tarazi, Saleh Barakat Gallery, Beyrouth (24 mars-6 mai 2017).

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